1966 Jan 1
Port, pétrole et progrès : les réformes économiques de Singapour
SingaporeAprès avoir accédé à l'indépendance, Singapour s'est concentré stratégiquement sur le développement économique, créant le Conseil de développement économique en 1961 sous la direction de Goh Keng Swee.Sous la direction du conseiller néerlandais Albert Winsemius, le pays a donné la priorité à son secteur manufacturier, en créant des zones industrielles comme Jurong et en attirant les investissements étrangers avec des incitations fiscales.L'emplacement stratégique du port de Singapour s'est avéré avantageux, facilitant des exportations et des importations efficaces, ce qui a renforcé son industrialisation.En conséquence, Singapour est passée du commerce en entrepôt à la transformation des matières premières en produits finis de grande valeur, se positionnant ainsi comme une plaque tournante alternative à l’arrière-pays malaisien.Ce changement s’est encore renforcé avec la formation de l’ASEAN.[19]Le secteur des services a également connu une croissance substantielle, tirée par la demande des navires accostant au port et par l’augmentation du commerce.Avec l'aide d'Albert Winsemius, Singapour a réussi à attirer de grandes sociétés pétrolières telles que Shell et Esso, propulsant le pays à devenir le troisième centre de raffinage de pétrole au monde au milieu des années 1970.[19] Ce pivot économique exigeait une main-d’œuvre qualifiée et compétente dans le raffinage des matières premières, contrastant avec les industries d’extraction de ressources répandues dans les pays voisins.Conscients de la nécessité d'une main-d'œuvre experte en communication mondiale, les dirigeants de Singapour ont mis l'accent sur la maîtrise de l'anglais, ce qui en a fait le principal moyen d'enseignement.Le cadre pédagogique a été méticuleusement conçu pour être intensif et pratique, se concentrant sur les sciences techniques plutôt que sur des discussions abstraites.Afin de garantir que la population soit bien équipée pour faire face à l'évolution du paysage économique, une part importante du budget national, environ un cinquième, a été allouée à l'éducation, un engagement que le gouvernement continue de respecter.
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